Mathématiques récréatives, combinatoires et algorithmiques : éclairages historiques et épistémologiques
1-3 juin 2017 Grenoble (France)
E4. L'exponentielle, entre jeu mathématique et vision du monde
Benoît Rittaud  1@  
1 : Laboratoire d'Analyse, Géométrie et Applications  (LAGA)  -  Site web
CNRS : UMR7539, Université Paris-Nord - Paris XIII
99 avenue J.B. Clément 93430 Villetaneuse -  France

Les mathématiques récréatives ont joué un rôle précurseur fondamental dans l'avènement de l'exponentielle, notamment comme outil de modélisation. L'exemple le plus connu, bien qu'il ne constituait initialement pas un jeu mathématique à proprement parler, est celui de l'histoire des grains de blé que l'on double sur chaque case d'un échiquier. Un autre exemple important est le problème des lapins de Fibonacci, première modélisation mathématique d'un phénomène démographique. Dans ces exemples, mais aussi dans d'autres qui se développent à partir du début du XVIIe siècle, la volonté de distraire le lecteur se mêle à des perspectives diverses, notamment économiques, morales et religieuses. Ainsi, plusieurs décennies avant les premiers démographes anglais que sont William Petty ou John Graunt, une première tradition de modélisation démographique, qui s'inspire peut-être d'un passage de Jérôme Cardan, émerge des mathématiques récréatives. Une figure qui émerge de ce mouvement est celle de Jean Leurechon, qui évoque les nombres immenses atteints par une croissance géométrique de plantes et d'animaux tout en s'attachant à rendre mathématiquement compte de l'évolution de certaines populations bibliques.


Personnes connectées : 1